L’ADEME et l’Autorité de régulation des communications (ARCEP), ont publié en 2022, une étude sur la pollution numérique. En effet, on estime que 3% à 4% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, sont émis par le numérique. Les outils les plus impactant sont les téléviseurs, les ordinateurs, tablettes, smartphones, mais également les centres de données (data center).

Mais concrètement, qu'est-ce que la pollution numérique ?

Selon Greenpeace, elle englobe toutes les formes de pollution engendrées par le secteur informatique. Cela inclut les émissions de gaz à effet de serre, les contaminations chimiques, l’érosion de la biodiversité et la production de déchets électroniques. Ces conséquences négatives sont directement liées à l’utilisation des nouvelles technologies.

L’impact environnemental de la fabrication des objets numériques

L’impact écologique du numérique doit être évalué tout au long du cycle de vie des équipements, de leur fabrication à leur fin de vie. Paradoxalement, la dématérialisation rendue possible par le numérique nécessite la production d’équipements particulièrement gourmands en matières premières. Cette réalité soulève des questions sur la disponibilité limitée de ces ressources naturelles. L’extraction de ces matériaux est également nocive pour l’environnement et pose des problèmes sociaux et sanitaires graves, souvent exacerbés par des conditions de travail dangereuses et déplorables dans les mines.
De plus, les processus de fabrication des appareils numériques consomment une quantité considérable d’énergie, qui ne provient pas de sources renouvelables. En fait, dans des pays producteurs de matériel informatique comme Taïwan la Chine, les Philippines, etc., l’électricité est principalement générée à partir de sources fossiles, aggravant ainsi l’empreinte carbone de ces technologies.

Impact environnemental de l'utilisation des appareils numériques :

Si la fabrication des appareils numériques est l’étape la plus polluante, leur utilisation a également un impact non négligeable sur le climat.

En effet, plus nous utilisons ces technologies (et la tendance à la dématérialisation renforce ce phénomène), plus la consommation énergétique du numérique augmente.

Pourquoi ?

  • Fonctionnement permanent : Ces appareils nécessitent une connexion permanente à des serveurs pour fonctionner et permettre aux utilisateurs d’accéder à des contenus numériques à tout moment et en tout lieu.
  • Serveurs énergivores : Or, ces serveurs consomment beaucoup d’énergie et sont souvent alimentés par de l’électricité carbonée (produite à partir du charbon ou du gaz, par exemple).
Source : (ADEME, 2022)

Comment réduire la pollution numérique à votre échelle ?

La gestion de l’énergie consiste à minimiser la consommation électrique de vos appareils et infrastructures informatiques. Vous pouvez éteindre les équipements lorsqu’ils ne sont pas utilisés, utiliser des modes d’économie d’énergie, et choisir des appareils certifiés à haute efficacité énergétique. L’utilisation d’énergies renouvelables, telles que les panneaux solaires, peut également réduire l’empreinte carbone de votre consommation énergétique.

Le stockage excessif de données inutiles contribue à la consommation d’énergie des data centers. Vous pouvez réduire ce taux en effectuant régulièrement des audits pour identifier et supprimer les données obsolètes ou redondantes. En utilisant des solutions de compression de données et en optimisant les algorithmes de gestion des bases de données, vous diminuez la quantité d’espace de stockage nécessaire, réduisant ainsi l’empreinte énergétique.

Au lieu de remplacer systématiquement les appareils électroniques dès qu’ils montrent des signes de défaillance, privilégiez la réparation et l’entretien régulier. Apprenez à vos collaborateurs à effectuer des réparations de base et à utiliser les ressources disponibles pour prolonger la durée de vie des équipements. Ceci réduit la demande de nouveaux appareils et, par conséquent, diminue les déchets électroniques et l’empreinte carbone liée à la production de nouveaux matériels.

Lors de l’achat de nouveaux appareils, choisissez des produits éco-labellisés et durables. Favorisez les fournisseurs qui utilisent des matériaux recyclés et des pratiques de fabrication responsables. En outre, mettez en place une politique de recyclage efficace pour vos appareils en fin de vie. Cela inclut la collecte, le tri et le recyclage des équipements électroniques de manière écologique.

La gestion des emails peut avoir un impact significatif sur l’empreinte carbone numérique. Supprimez régulièrement les emails inutiles et désabonnez-vous des newsletters non essentielles. Utilisez des outils de filtrage pour gérer automatiquement les emails non désirés et archivez les anciens emails pour libérer de l’espace de stockage. Chaque email non stocké réduit la charge sur les serveurs et diminue la consommation énergétique associée.

Optimisez votre site web pour qu’il soit plus léger et consomme moins de bande passante. Cela peut inclure la compression des images, l’utilisation de formats de fichier plus légers, la minification du code (HTML, CSS, JavaScript) et la mise en cache des pages web. Un site web optimisé se charge plus rapidement, consomme moins de ressources et améliore l’expérience utilisateur tout en réduisant l’empreinte énergétique.

La sensibilisation et la formation de vos collaborateurs sont cruciales pour instaurer une culture d’entreprise écoresponsable. Organisez des sessions de formation sur les pratiques numériques durables et les impacts environnementaux du numérique. Encouragez les bonnes pratiques, telles que l’extinction des appareils non utilisés, la réduction des impressions papier, et l’utilisation de plateformes collaboratives en ligne pour limiter les déplacements. Une équipe informée et engagée est essentielle pour réduire la pollution numérique de manière significative.

En adoptant ces pratiques, vous pouvez contribuer à réduire la pollution numérique tout en optimisant les ressources et en créant un environnement de travail plus durable et responsable.